Le gendarme déserteur Mohamed Abdellah a comparu, mardi, de nouveau, devant le parquet près la section de lutte antiterroriste et de crime transfrontalier de Sidi M’hamed, a-t-on constaté.
Le mis en cause a été présenté sous haute surveillance. Des éléments du DSI (Détachement spécial d’intervention) de la Gendarmerie nationale ont été chargés de son transport au siège du tribunal. Mohamed Abdellah a d’abord comparu devant le procureur de la République, avant que son dossier ne soit transférer au juge d’instruction de la section de lutte antiterroriste et du crime organisé. Il a été placé sous mandat de dépôt suite à plus de 4 heures d’audition.
Il s’agit de sa 2e comparution en 24h depuis son extradition d’Espagne, samedi soir. Le gendarme déserteur, membre de l’organisation terroriste Rachad, est cité dans trois affaires en instruction judiciaire auprès de la section de lutte antiterroriste et du crime transfrontalier de Sidi M’hamed.
Il a été mis en cause dans l’affaire «Pion-Pion dz», qui consiste en un projet de déstabilisation à travers le Hirak via les réseaux sociaux et financé de l’étranger, déjouée par les services de sécurité.
Dix personnes ont été arrêtées dans cette affaire et 12 autres identifiées sont en fuite, dont 6 installées à l’étranger. Les mis en cause sont poursuivis, selon le procureur principal près le tribunal de Sidi M’hamed, Djamel Khodja, pour plusieurs chefs d’inculpation : crimes d’adhésion à un groupe destructif visant l’unité et l’intégrité territoriale, utilisation des TIC pour le recrutement de personnes, complot visant à inciter les citoyens à se rebeller contre l’autorité de l’État et à attenter à l’intégrité, propagation de fausses informations dans le but de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre publics. Ils sont poursuivis également pour délits de placement d’argent, diffusion de publications portant atteinte aux institutions de l’État, attroupement non autorisé, détention de stupéfiants pour consommation, infraction à la législation et à la réglementation relatives aux mouvements de capitaux de et vers l’étranger.
L’enquête préliminaire, menée par la division centre de la police judiciaire de la SW d’Alger, a abouti à l’identification de plusieurs comptes suspects avec de faux noms et d’autres avec de vrais profils ont été identifiés par les enquêteurs, relayant des fake-news et des publications incitant les citoyens aux troubles à l’ordre public. Les investigations ont démontré que les membres de ce réseau activent dans un groupe fermé sur Facebook et travaillent suivant les ordres d’un «chef» qui n’était autre que Maâmar Farouk, installé aux États-Unis, ainsi que Thouraya Boudiaf, installée en France, en lien avec le mouvement Rachad classé terroriste et d’autres personnes en Belgique et en Suisse.
Mohamed Abdellah est également mis en cause dans l’affaire de l’agression sexuelle présumée sur mineur, Saïd. Ch. Le procureur général près la cour d’Alger, Sid Ahmed Mourad, avait indiqué que l’enquête a révélé des «financements douteux» entre les membres de cette bande, ainsi que des «appels» effectués entre des individus connus pour leurs activités hostiles, à l’instar d’Abdellah Mohammed.
Un dossier pénal a été constitué, dans ce cadre, pour «complot visant incitation des citoyens contre l’État, atteinte à l’unité nationale, financement par des individus à l’intérieur ou à l’extérieur du pays dans le but de commettre des actes visant la stabilité de l’État, de leurs institutions, de leurs fonctionnement ordinaire, portant atteinte à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, ainsi qu’à la sécurité et à l’ordre publics, pour exécuter un plan ficelé à l’intérieur et à l’extérieur du pays».
Rappelons que le gendarme déserteur est également poursuivi par la justice militaire.
Neila Benrahal
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Mobilisation des éléments de la BRI et du DSI
Assurer le déroulement de l’instruction dans le calme
Des unités spéciales de la Sûreté (DGSN) et de la Gendarmerie nationales (GN) ont été mobilisées aux alentours du tribunal de Sidi M’hamed, afin d’assurer le déroulement des instructions judiciaires dans les affaires de l’assassinat du jeune Djamel Bensmaïl et le gendarme déserteur Mohamed Abdellah, a-t-on constaté.
Outre la mobilisation des éléments des URS (Unités Républicaines de Sécurité), des éléments de la BRI de la SW d’Alger, ainsi que ceux des SSI (Sections de Sécurité et d’Intervention) et du DSI de la GN ont été déployés, depuis lundi, en raison de la présentation de plus de 90 suspects dans le meurtre de Larbaâ Nath Irathen et, par la suite, la comparution du gendarme déserteur. Les accès au tribunal ont été fermés par un cordon sécuritaire et tout rassemblement est interdit aux alentours du tribunal.
Ces mesures sécuritaires visent à assurer, notamment la sécurité lors des auditions des suspects dans le meurtre de Djamel Bensmaïl et d’éviter toute tentative de troubles à l’ordre public. Les instructions judiciaires se sont déroulées durant les dernières 48h dans le calme. Aucun incident majeur n’a été signalé. Seuls quelques proches des suspects de Boumerdès étaient présents sur place, lors de la présentation des mis en cause.
Neila B.